Charles Phola

« Education is the most powerful weapon which you can use to change the world ». L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on peut utiliser pour transformer le monde. La citation est de Nelson Mandela.

Pourtant au début du vingtième siècle, plusieurs décennies avant Nelson Mandela,  Charles Phola, un chef local et instructeur d’école dans le Bas-Congo avait compris cette vérité fondamentale. Il prêchait et militait que le meilleur moyen d’élever la condition de l’indigène face au colonisateur était d’assurer la meilleure éducation (instruction) possible au plus grand nombre. Il fera de ce fait le projet de sa vie. Avec les moyens que sa position sociale lui permettait de rassembler il va construire écoles et se battre pour instruire le plus grand nombre de villageois.

Je pense avoir lu quelque part qu’à un moment la trajectoire de sa vie a croise celle de Paul Panda qui partageait totalement sa passion et sa vision. Paul Panda était plus instruit et voulait déjà en ces années démarrer une sorte de révolution manufacturière en localisant des techniques mécanisées d’extraction d’huile de palme et de fabrication de briques en terre. Ils étaient un siècle en avance sur leur époque! C’étaient des patriotes.

Comme Paul Panda, Charles Phola semble avoir été oublié. Pourtant son combat est toujours d’actualité. L’éducation, arme puissante pour transformer le Congo, semble plus négligée aujourd’hui qu’elle ne l’était hier. Comment peut-on implémenter une stratégie de développement s’il n’y a pas la masse critique d’hommes de qualité pour l’exécuter et la pérenniser?

La mémoire de Charles Phola mérite d’être honorée par son pays et son combat, l’éducation de qualité pour tous, mérite de figurer en première page de l’agenda de ceux qui ont les moyens d’influencer le destin du Congo.

Au rayon des anecdotes, Charles Phola avait construit une maison en dur, avec un étage. Ce fut chose inouïe a l’époque, qui suscitait étonnement et admiration dans les contrées environnantes. Encore enfant mon père, le professeur Zéphyrin Butsana, en a visité les ruines, derrière les pas de son ainé le Dr Adrien Phongo. Même effondrée la maison suscitait encore de l’admiration.